Propriétés techniques d'un ressort plat

LA MATIERE EST ELASTIQUE

 

Sous l’action d’une force, tout corps solide s’allonge, se comprime, … dans certaines limites d’extension, de compression, …, mais reprend sa forme d’origine une fois que la force a cessé d’agir :

c’est l’élasticité.


Cette propriété physique (de la matière) a été observée par le physicien Robert Hooke (1635-1703) qui a constaté la proportionnalité entre la contrainte de traction appliquée à un matériau et la déformation qui en résulte.


Par la suite, le physicien Thomas Young (1773-1829) a remarqué que le rapport entre la contrainte appliquée et la déformation produite est constant, tant que cette déformation reste inférieure à la limite d’élasticité du matériau.


Il en a découlé la loi d’élasticité, ou loi de Hooke :

 

$$σ = E • ε$$

σ = la contrainte, c’est-à-dire la force divisée par la section sur laquelle s’applique cette force (en unité de pression, généralement pascals ou N/m²).
E = le module de Young, ou module d’élasticité (également en unité de pression).
ε = la déformation, ou allongement relatif (sans dimension), qui correspond au rapport de l’allongement sur la longueur initiale du corps déformé.

 

 

RESISTANCE DES MATERIAUX

La Résistance des matériaux (RDM) est une discipline de la mécanique qui permet l’étude des contraintes et des déformations.
Elle est utilisée pour dimensionner des structures afin de garantir leur résistance lorsqu’elles seront soumises à des actions extérieures

 

Exemples : un pont supportant le poids des véhicules, un crochet soulevant une charge…


Ces actions sont principalement de deux types : les forces et les moments.

 

Une force appliquée en un point d’un solide aura tendance à créer un mouvement de translation, tandis qu’un moment aura tendance à mettre un solide en mouvement de rotation.


Un outil mathématique appelé torseur permet d’exprimer les actions mécaniques externes appliquées à un solide. Ainsi, un solide auquel on applique une force et un moment

 

(en un point A, dans un repère cartésien $(x↖{→},y↖{→},z↖{→})$) s'écrira :

 

$$\{τ\}_A = {\table .;.}↙A\{\table F↖{→};M↖{→}\} = {\table .;.}↙A\{\table F_x,L_A;F_y,M_A;F_z,N_A\}_(x↖{→},y↖{→},z↖{→})$$

En RDM, sous certaines hypothèses simplificatrices*, on étudie le comportement d’élément mécaniques simples nommés poutres.


Une poutre est un objet de grande longueur par rapport à sa section, chargée dans son plan moyen de symétrie, et de section droite.


A partir des efforts externes appliqués à l’élément, on détermine les efforts internes qui se produisent dans la matière.

 

Pour cela, on exprime le torseur des efforts internes :

 

$$\{τ_{int}\}_G = {\table .;.}↙G\{\table F↖{→}_{int};M↖{→}_{int}\} = {\table .;.}↙G\{\table N_x,M_{tx};T_y,M_{fy};T_z,M_{fz}\}_{G(x↖{→},y↖{→},z↖{→})}$$

 

avec
$N_x$ l’effort normal selon $x↖{→}$ (>0 si traction, <0 si compression)
$T_y$ l’effort tranchant selon $y↖{→}$
$T_z$ l’effort tranchant selon $z↖{→}$
$M_{fx}$ le moment de torsion autour de $x↖{→}$
$M_{fy}$ le moment de flexion autour de $y↖{→}$
$M_{fz}$ le moment de flexion autour de $z↖{→}$

 

 

 

RESISTANCE DES MATERIAUX
RESISTANCE DES MATERIAUX
RESISTANCE DES MATERIAUX
RESISTANCE DES MATERIAUX

*principe de Saint-Venant, principe de Navier-Bernoulli, petites déformations, matériau continu-homogène-isotrope, élasticité linéaire, …

 

 

CAS PRATIQUE

 

En prenant le cas simple d’une poutre encastrée à un extrémité et libre à l’autre extrémité, à laquelle on applique un effort,

 

on peut exprimer les relations suivantes :

 

CAS PRATIQUE
CAS PRATIQUE

 

Tenseur des efforts internes :

$$\{τ_{int}\}_G = {\table .;.}↙G\{\table T_y;M_{fz}\}$$

Contrainte : Si on isole une section de la poutre, on constate que la partie supérieure travaille en traction tandis que la partie inférieure travaille en compression

CAS PRATIQUE
CAS PRATIQUE

 

 

La contrainte dans cette section vaut :

$$σ_x = - {M_{fz}}/{I_{Gz}}y$$

 

On note alors une zone de transition où les contraintes sont nulles : il s’agit de la fibre neutre


(définition : ligne passant par le centre de gravité des sections droites; en petites déformations, la longueur de cette fibre ne varie pas en flexion)

 

Flèche : Il s’agit de la valeur maximale du déplacement de la poutre

 

$$f = {-F}/{3EI_{Gz}}x L^3$$

 

Ces relations font intervenir un paramètre important dénommé moment quadratique $I_{Gz}$ , qui correspond à l’inertie de la section par rapport à l’axe du moment de flexion.


Dans cet exemple, pour une poutre de section rectangulaire $b ✕  h$, le moment quadratique

 

Selon $z$ vaut :

$$I_{Gz} = {bh^3}/{12}$$

Et selon y :

$$I_{Gy} = {hb^3}/{12}$$

 

Ce paramètre traduit le fait que pour une même section donnée, la poutre n’opposera pas la même résistance à la flexion selon son orientation.

 

CAS PRATIQUE
CAS PRATIQUE

 

On notera que plus le moment quadratique est grand (plus la matière est éloignée de la fibre neutre), plus la contrainte dans la poutre est petite.

 

L’expression de la flèche fait également apparaître la raideur de la poutre.

En effet, la raideur, généralement notée k , exprime la relation de proportionnalité entre la force F appliquée et la déflexion f qui en résulte :

 

$$k = F/f$$

qui vaut dans cet exemple $k = {3El_{Gz}}/{L^3}$

 

Un ressort plat fonctionne selon ces principes.

 

 

ne pas confondre

 

 

Rigidité & résistance

la résistance mécanique d’un matériau est caractérisée par sa limite d’élasticité et/ou sa résistance à la traction


Rigidité & raideur

la raideur d’une poutre dépend de son module de Young (de sa rigidité) mais aussi du rapport de sa section à sa longueur.


Rigidité & dureté

la dureté d’un matériau définit la résistance relative qu’oppose sa surface à la pénétration d’un corps plus dur.

 

 

Propriétés techniques du ressort plat